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  >  Flâneries   >  La culture de la cabane de la Teste-de-Buch

Véritables marqueurs de l’engouement pour la culture des huîtres, les cabanes d’ostréiculteurs sont indissociables du Bassin d’Arcachon.

 

Elles font partie intégrante du paysage arcachonnais. Tout à la fois jumelles en raison de leur apparence similaire mais dégageant, chacune, une personnalité qui leur est propre, les cabanes ostréicoles colorent, de leurs teintes vives ou pastel, les pourtours du Bassin. Au dernier recensement, elles seraient plus d’un millier à se dresser de-ci, de-là, frêles édifices blottis les uns aux autres jusqu’à former de véritables petits villages.   

Ces curiosités architecturales, typiques de cette région du Sud-Ouest, seraient apparues, selon les rares traces historiques à disposition, dans la seconde moitié du XIXème siècle. C’est à cette époque que les premiers parcs à huîtres sont créés. L’ostréiculture connaît alors un engouement sans précédent et ces abris de fortune, repères de ceux que l’on appelle les « cultivateurs des mers » mais aussi des pêcheurs, se multiplient. 

L’essor du tourisme, au début du XXème siècle, va renforcer l’attrait pour ces bicoques au confort certes sommaire mais à la vue imprenable sur un décor à la fois sauvage et féérique. La bourgeoisie arcachonnaise et bordelaise va jeter son dévolu dessus, ouvrant ainsi la voie aux Parisiens, attirés, eux aussi, par ce petit coin de paradis situé à quelques 600 kilomètres de la Capitale. Les artistes ne seront pas en reste. A l’image de Jean Cocteau, nombre d’entre eux viendront y chercher refuge, pressés de profiter de leur atmosphère si particulière pour y trouver l’inspiration.

Depuis, rien n’a changé. Fidèles, dans leur grande majorité aux normes imposées à l’époque, les cabanes trimballent plus que jamais, leurs harmonieuses silhouettes rectangulaires sur les bords du Bassin. Toujours ces quatre murs montés en pin des Landes, celui dont on fait les pinasses. A jamais ce toit à double pente recouvert de tuiles blanchies à la chaux, celles-là mêmes que les ostréiculteurs utilisent comme collecteurs. Seul compromis, éventuel, avec ce glorieux héritage passé, quelques arrangements tolérés avec la modernité pour certaines d’entre elles. Malgré tout, l’esprit demeure. Celui d’un lieu brut, un repère préservé où, rien d’autre ne compte que celui de cultiver avec douceur l’authenticité. 

Par Sophie Danger 

Photo de Jérôme Jejhene

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