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  >  Flâneries   >  Le Jardin Public de Bordeaux

La création du Jardin Public fut décidée en 1746 à l’initiative de l’intendant Tourny sur un terrain occupé par « de mauvaises vignes […] et quelques jardinages » en limite de la ville. Rejoignant les idées des Humanistes l’intendant Tourny voulut fournir aux bordelais un cadre agréable et propre pour leur conserver une bonne santé, et ainsi réunir la ville aux faubourgs Saint-Seurin et des Chartrons.

Il s’agissait alors d’un jardin à la française sur 14 hectares environ dessiné par Jacques Ange Gabriel, le fils prodigue qui travaillait aussi sur l’œuvre de son père : la Place de la Bourse. Centré sur une pièce d’eau et formé de 8 parterres le long d’une grande allée donnant une perspective. Le jardin est fermé par des grilles en fer forgé dont celles d’origine subsistent entre la rue Ducau et la place Longchamp ainsi que sur la place du Champ-de-Mars. À la Révolution on y arracha les fleurs et les arbustes pour y mettre des pelouses ne conservant que les grands arbres. Il servit alors de cadre aux cérémonies officielles et aux bals champêtres. Et le jardin lui-même connut une période d’abandon, jusqu’à ce que les troupes napoléoniennes le ravagent en y faisant leurs exercices militaires.

En 1856 le conseil municipal confia son réaménagement au paysagiste L-B Fischer qui créa un parc à l’anglaise avec ses pelouses, ses allées sinueuses et sa pièce d’eau parsemée d’îles. Des passerelles métalliques furent installées de la largeur des crinolines. Buguet refit la terrasse et y implanta un bassin, les grilles du jardin furent refondues, et de nouvelles espèces d’arbres furent plantées. L’herboretum avec ses serres tropicales y fut aménagé comme de coutume à l’époque, Bordeaux avait enfin un Jardin Botanique digne de ce nom dans son Jardin Public. Mais disparut en 1930 pour n’en laisser qu’une terrasse, un jardin peu visité et un pavillon accueillant la bibliothèque du Muséum, l’atelier de menuiserie et peinture, un laboratoire de préparation des collections et les bureaux du personnel.

De nombreuses statues égrènent le Jardin Public, celles de Fernand-Lafargue, Ulysse Gayon, Alexis Millardet, Carle Vernet, François Mauriac…un cromlech fut installé en 1975 à proximité de la mini bambouseraie, sur l’esplanade de Buguet l’on peut voir les celles de : Diane, Jeunesse et Chimère, Maxime Lalanne et Rosa Bonheur. Une anecdote qui ne vous laissera pas de marbre est sans doute que 3 des statues originales des déesses du fronton du Grand-Théâtre y sont exposées ! En effet, Vénus se trouve au nord du bassin boisé près du parc aux chiens, Calliope est à la pointe de l’île aux oiseaux et Junon sur l’île aux jeux !

Et puisqu’il s’agit d’un Jardin, ne manquons pas d’apprécier les belles « fenêtres paysagères » aménagées pour que nous puissions profiter de belles vues sur ce petit cœur de nature en plein centre-ville ! Avec les couleurs de l’automne, ne vous privez pas de dénicher nos « arbres remarquables » : le cyprès des marais mexicains, et le plus haut : le pacanier !

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