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  >  Flâneries   >  Noms des Communes de la Gironde – Partie 1

Vous ne vous êtes jamais demandés d’où venait le nom de votre commune ? Ou pourquoi il y en avait plusieurs avec la même terminaison ? Plongez avec nous dans l’étymologie des communes girondines, pour ne plus tomber dans l’panneau !

Environ 60% de nos communes en Gironde ont pour origine le nom d’un Romain ou d’un Gaulois qui y avait une villa, autour de laquelle un village a fini par se développer. Vous reconnaîtrez aisément la terminologie régionale quasi systématique à : Abzac, Beychac, Bouliac, Cadillac, Camarsac, Cantenac, Cussac, Donzac, Floirac, Fronsac, Frontenac, Génissac, Lussac, Mérignac, Pauillac, Pessac, Podensac, Yvrac… ou encore des particularismes répétés à : Ambès, Andernos, Biganos, Blaye, Caudéran, Cenon, Cérons, Curton, Eysines, Faleyras, Galgon, Gradignan, Langoiran, Langon, Léognan, Rions, Talence, Targon, Villandraut…

Quelques-uns se basent donc sur la présence d’un riche propriétaire terrien tout en y ajoutant une fonction gasconne : Arcins proviendrait du domaine d’un Arcinius mais aussi de l’arseis, la culture de la terre brûlée pour défricher, cultiver et habiter un lieu. Villenave- d’Ornon quant à elle donne une villa à un Orinus mais aussi le fait qu’au Moyen-Âge il était courant de nommer ainsi de récemment bâties « villes-neuves ».

Plus de 20% de nos communes girondines font référence à la nature du terrain ou des paysages désignés.

Cela peut-être pour les caractéristiques d’un sol : Les Abatilles signifie en gascon « les petites vallées », en opposition à Haut-Brion qui vient du gaulois berria signifiant « grande plaine ». Arès proviendrait du gascon aréas qui rappelle un terrain sableux, comme dans une arène. Bègles vient du gaulois becula, « un petit bec », puisqu’étant à l’origine sur un petit promontoire entre la Garonne et l’estey Majou. Caillau donne en gascon « une terre caillouteuse », tandis que Margaux proviendrait du gaulois marga, nommant une roche tendre à base d’argile, utilisée au Moyen-Âge comme engrais pour les terres pauvres. Pellegrue est « le champ où l’on pelle/gratte la bonne terre » alors que Pétrus indique en latin petra que les maisons ont été construites sur un sol rocailleux, tout comme Roquetaillade qui nous laisse imaginer une roche taillée, fendue. Cestas étant quant à elle à six lieues de Bordeaux sur la route vers Bayonne ! C’est d’ailleurs notre plus bel exemple : Bordeaux, que ce soit en latin, gascon ou basque, toute définition amène à un espace habité cerné d’eaux !

Ce qui s’y trouve à également son importance pour se repérer : Fougères évoque son bois où les fougères abondaient, Branne vient d’une brande, une terre déserte, lande couverte de bruyères, d’ajoncs, de genêts… presque comme Bruges, du gaulois brucos, qui était une lande inculte de bruyères, ou encore La Brède rappelant un buisson d’épines. Le Bouscat rappelle son bois, Captieux provient du latin caput silvarum, soit la « fin des forêts ». Sauternes est quant à elle en latin une salti terra, soit une terre boisée, Verdot vient du gaulois vernos qui désignait une aulnaie, là où Lormont est en latin une « colline du laurier ». Comble de l’ironie : Pomerol connu pour son vin désignait en fait une pommeraie ! Le Verdon-sur-Mer était en latin un viridarionem, c’est-à-dire « domaine du verger », au bord de la mer. Cantemerle est bien le lieu « où chante le merle ». Lacanau désignait « le canal » qui reliait le lac éponyme à l’Océan Atlantique. Et enfin, Beaupied, Bellefond, Bellevue… rappellent tous évidemment que l’horizon est clair (beau) ou la source d’eau bonne !

A suivre !

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