Le tabac a très mauvaise réputation de nos jours. Et pourtant, autrefois, on lui prêtait certaines vertues: médicinales, spirituelles… “L’herbe de la Reine” – Catherine de Médicis – mérite que l’on s’intéresse à son histoire…
Installé dans la Maison Peyrarède, dite château Henri IV, le Musée du Tabac témoigne de l’empreinte de la tabaculture dans la région de Bergerac. L’architecture de cet hôtel particulier, bâti au XVIIe siècle au cœur du centre historique de Bergerac pour une riche famille de la bourgeoisie, témoigne du passage de la Renaissance au Classicisme. Ses collections racontent 3 000 ans d’histoire de cette plante au destin exceptionnel, tantôt divine, tantôt maudite, à travers tous les continents. Replongeons-nous dans les livres d’histoire… Originaire de la Nicotiana et de la famille des Solanacées (morelle de nuit), le tabac est cultivé et utilisé en Amérique depuis 1 400-1 000 avant J.-C. La culture et le commerce du tabac sont une pratique courante pour les tribus amérindiennes car il a une grande importance dans leur culture, tant sur le plan social que spirituel. Utilisé par des prêtres et des chamanes, il sert à communiquer avec les esprits et à apaiser les douleurs.
La Découverte de l’Amérique du XVe siècle permet la diffusion du tabac en Europe. Parmi les explorateurs, Christophe Colomb fut le premier à importer le tabac en Europe lors de sa découverte de Cuba en 1492 Cuba. D’abord utilisé comme simple plante d’ornement à la Cour Espagnole et Portugaise du XVIe siècle, le tabac est ensuite présenté comme “médicament universel” par le médecin personnel de Philippe II qui le propage.
Les graines de tabac arrivent en France en 1556 par un moine d’Angoulême, André Thévet. Le tabac n’est pas méconnu en France à cette époque mais seuls les marins l’utilisent. Très rapidement, il gagne en popularité auprès de la population car on l’utilise comme herbe et souvent comme coupe-faim. Si la plante devient si célèbre parmi l’aristocratie célèbre, c’est grâce à l’ambassadeur de France au Portugal, Jean Nicot. C’est par ailleurs en son hommage que l’on nomme aujourd’hui le tabac “Nicotiana Tabacum”. En effet, celui-ci croit en l’effet curatif de la plante. Il envoie donc de la poudre à la Reine Catherine de Médicis pour soulager les terribles migraines de son fils, François II. “L’herbe de la Reine” rencontre un franc succès et se vend sous forme de poudre par les apothicaires. A l’intronisation de son fils Charles IX, Catherine de Médicis, alors régente, parcours la France et en 1565 réside à Bergerac près de la place du marché couvert.
Au milieu du XVIIe siècle, l’exploitation du tabac se multiplie sur le sol français surtout dans les vallées du Lot-et-Garonne, en Lorraine et en Normandie. Colbert, grand ministre de Louis XIV, décrète le “privilège de fabrication et de vente”, autrement dit, la tabaculture devient un monopole d’Etat, réhabilité par Napoléon Ier en 1810 après une interdiction de culture. Six ans après, l’autorisation d’exploitation est donnée, petit à petit, à quelques départements, dont la Dordogne !
Le musée permet de retracer l’histoire du tabac à travers les époques, des amérindiens à nos jours à l’aide de vidéos et en exposant des collections de pipes, cigares et cigarettes.
Venez (re)découvrir cette plante !
Horaires
- 1er juillet au 31 août : du mardi au vendredi, de 10h30 à 18h, les samedis, dimanches et jours fériés, de 14h à 18h
- Avril – Mai – Juin – Septembre : mardi au vendredi 10h-12h30 – 13h30-18h, les samedis, dimanche et jours fériés,e de 14h-18h
- Octobre, novembre, décembre, janvier, février, mars : mercredi et vendredi 10h-12h30 – 13h30-18h, samedis 14h à 18h et 1er dimanche du mois 14h à 18h
- Fermés tous les lundis, les 1er mai, 1er et 11 novembre, 25 décembre et 1er janvier
Tarifs
Individuels : Adulte plus de 18 ans : 4 € / Tarif réduit* : 2 €
Entrée jumelée avec le musée de la Ville : Adulte 5 € – Tarif réduit* : 2,50 €
Abonnement annuel* musée du Tabac et musée de la Ville : Adulte 12 €
Groupes : Visite libre dès 10 personnes : 2,50 €