Cyrano n’est pas le seul personnage légendaire de Bergerac. Savez-vous qu’un animal étrange habite une caverne près de Lalinde sur la falaise de Couze ? 

Et si l’Ecosse n’était plus le seul pays à posséder un monstre… 

En occitan, « coulobre » signifie « serpent ». La légende du Coulobre raconte qu’un gigantesque reptile, à la gueule immense sur une tête ornée de cornes et d’oreilles, pourvu de pattes dotées de griffes ainsi que d’ailes, se terre dans un antre druidique. On raconte que la bête est si grande que lorsqu’elle buvait l’eau de la Dordogne sa queue était en haut de la falaise de Couze et qu’elle enlevait habitants – les bateliers – et troupeaux pour les dévorer dans sa caverne. 

Sa force colossale serait la raison pour laquelle se serait formé le passage dangereux du saut de la Gratusse (tourbillons, forts courants marins) où les marins se noient et disparaissent. On doit le salut des habitant à l’Evêque de Périgeux, Saint Front qui, selon la légende, se rendit sur la falaise et chassa la créature par force de signe de croix. Depuis, une chapelle surplombe la rivière.

C’est ce dragon ailé qui est représenté sur les armoiries de Bergerac, que l’on retrouve un peu partout dans la région.

D’Azur semé de fleurs de Lys d’or, parti aussi d’Azur, à un dragon volant d’or lampassé de gueules et posé en pal. Ces termes héraldiques signifient simplement que le blason est découpé en deux parties : à gauche, sur un fond azur (bleu) dix fleurs de Lys d’or ; à droite, un fond gueules (rouge) avec un dragon volant d’or.

Désormais, le blason aborde trois fleurs de Lys d’or. Elles symbolisent à l’origine l’attachement de Bergerac à la cause royale. C’est en 1322, en effet sous la pression de Charles IV Le Bel que le seigneur de Bergerac Renaud de Pons, dont les habitants avaient fort à se plaindre, signa les « Statuts et coutumes de la ville de Bergerac » qui lui reconnaissent officiellement un « Consulat, une communauté, un corps de ville, un sceau, une maison et un coffre commun ». Alors le sceau des Consuls de Bergerac apparaît composé : du dragon, des fleurs de Lys, de l’inscription « Sigillum Consulatus Universitatis Villae Brageriaci » (qui n’est mentionné que rarement de nos jours).

Par Clothilde Massé