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  >  Flâneries   >  Bergerac, terre d’Histoire

Capitale du Périgord Pourpre, Bergerac déploie ses charmes sur les rives de la Dordogne. Cité vinicole célèbre, elle est aussi une riche terre d’Histoire.

Elle est le joyau du Périgord Pourpre. Située à mi-chemin entre Bordeaux et Sarlat, Bergerac s’étire nonchalamment sur les rives de la Dordogne avant que cette dernière ne se décide, quelques kilomètres plus loin, à se mêler à la Garonne pour former la Gironde. Rivière-sentinelle, protectrice éternelle, elle est, tout à la fois, la garante de son présent et le témoin privilégié de son riche passé. Car bien qu’aimant, plus que tout, cultiver la discrétion, Bergerac, ville-port qui résonne encore et toujours des cris de ses bateliers en transit, a, de par sa situation privilégiée, de tout temps, attisé les convoitises. 

Ça a été le cas, notamment, durant la période trouble du Moyen-âge. A cette époque, Aliénor d’Aquitaine, dont le mariage avec Louis VII, roi des Francs, vient d’être annulé à la demande de ce dernier, succombe aux charmes d’Henri Plantagenêt qui deviendra, quelques mois plus tard, roi d’Angleterre. Une union qui va faire de la Guyenne – immense territoire du Sud-Ouest aux frontières fluctuantes dont la Capitale est Bordeaux – une terre anglaise au grand dam de la Couronne de France qui va chercher, coûte que coûte, à la réintégrer dans son giron. C’est le début de la guerre de Cent Ans.

Commence alors une période faste pour Bergerac. Considérée par le monarque anglais comme l’une des portes d’entrée, l’une des « clefs » de la Gascogne, la jolie bourgade va être l’objet d’une attention soutenue qui va lui permettre de connaître un essor économique sans précédent. La raison ? Le vin ! Nés sur une terre de vignes, les Bergeracois ont en effet, depuis toujours, su mettre à profit leurs sols fertiles pour produire le précieux nectar. Le droit de libre-circulation délivré par Henri III, va leur permettre d’exporter leurs précieuses récoltes par-delà les frontières et de régaler aussi bien les palais avertis d’Angleterre que ceux d’Europe du Nord.

Pendant les Guerres de Religion de la seconde moitié du XVIème siècle, Bergerac sera, de nouveau, soumise aux soubresauts de l’Histoire. Reconnue place de sûreté huguenote par l’Édit de Nantes, elle va devenir la capitale intellectuelle des Protestants. Mais il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour que celle que l’on surnommait alors « la petite Genève » passe, définitivement, à la postérité. Et c’est à la plume d’un  célèbre dramaturge, Edmond Rostand, auteur, entre autres chefs d’œuvre, de la pièce de théâtre « Cyrano de Bergerac » qu’elle le doit. Le début d’une longue histoire entre le poète mousquetaire et la cité périgourdine dont les destins seront, désormais, à jamais, liés. Une union heureuse qui n’a, depuis, de cesse d’attirer les curieux venus du monde entier pour goûter, à leur tour, à la douceur et au mystère bergeracois.   

Par Sophie Danger 

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