Alors, surpris(es) ? Il est vrai que notre précédent article avait de quoi ! Celui-ci aborde l’étymologie de nos communes girondines à partir de l’histoire régionale, des peuples qui s’y sont installés et des métiers qu’ils faisaient !
Et pour finir ce chapitre des noms de communes girondines, sachez que moins de 20% d’entre-eux sont intimement liés à l’Histoire de l’Aquitaine, aux peuples qui y ont vécu et aux métiers qu’ils y exerçaient !
Sauveterre-de-Guyenne fondée en 1281 se comprend comme une salva terra c’est-à-dire une « terre sauvée » nouvellement peuplée, dans le contexte des disputes territoriales entre les Royaumes de France et d’Angleterre. Créon et Libourne sont par ailleurs les deux seules communes portant des noms d’anglais en Gironde ! Roger de Leyburn, gouverneur de Guyenne, fonda cette bastide en 1268 non loin de son village romain Condatis, et Armaury de Craon, Sénéchal de Gascogne, fonda la sienne en 1316 !
Bourg-sur-Gironde annonce sa position fortifiée, de Burg en allemand, qui était donc en bord d’estuaire à l’origine, maintenant sur la Dordogne. Blanquefort rappelle son Fort Blanc, tout comme Hourtin dont le « h » gascon correspond au « f » français désigne clairement avec les Castelnau- / Castillon- / Castel- la présence de leur château fortifié. Fargues laisse entendre sa fonction de forges. Carbonnieux viendrait des carrières de charbon dont les premiers ouvriers furent les premiers villageois ! Arcachon reprend le terme gascon d’arcasson désignant le brai sec que l’on produisait à partir de la résine de conifères afin de frotter les crins des archers, cela se comprend alors comme un « village des résineux ». Artigues-près-Bordeaux reprend le gaulois artigis et le gascon artigar qui ont tous deux le sens de « terres à défricher ».
Bazas était le lieu où habitaient la peuplade gauloise des Vasates. La Teste est un toponyme qui signifie hauteur en gascon, et le Buch fait référence au peuple des Boïens venus d’Autriche s’établir ici. Villemaurine proviendrait de l’installation des Maures – marocains – en ce lieu au début du Moyen-âge !
Il y a également la possibilité d’utiliser le patronyme du premier habitant du lieu, qui en y établissant sa famille a pu ainsi créer un village, le visiteur se rendant toujours chez : Les Arnauds, Les Roberts, Les Billaux, Les Dagueys… Le patronyme d’un germain habitant ici au V-VIIème siècle et dont le nom put être latinisé ou gasconisé donna Bassens venant d’un Basso, Tresses d’un Treso, Yquem d’un Ayquelmens…
Il faut ensuite rechercher dans la Bible et le développement historique des saint(e)s au début du Moyen- ge pour comprendre la signification de Saint-Emilion, Saint-Estèphe, Sainte-Foy-la-Grande, Saint-Quentin-de-Baron, Saint-Macaire, Saint-Seurin-sur-l’Isle… ils sont encore si nombreux que c’en est une autre histoire !