Aujourd’hui, Promenades à Bordeaux s’invite dans l’atelier de Charly, un forgeron bordelais jeune et moderne qui perpétue le savoir-faire d’un artisanat quelque peu oublié…
« Ce métier m’est venu comme ça, comme une évidence, sans vraiment y réfléchir… » Une passion transmise de père en fils, dans le même atelier. C’est ici que Charly a grandi en observant son père forger vacances et week-ends. Son diplôme de ferronnerie d’art en poche, Charly a repris le flambeau tout naturellement aux Chartrons à Bordeaux. Un métier manuel, un métier noble qui l’épanouit et dans lequel il s’investit corps et âme dans chacune de ses œuvres.
Chaque projet est unique. « Je suis toujours admiratif des façades de Bordeaux, je prends régulièrement des photos de ce genre de projets pour pouvoir m’en inspirer pour mes propres créations, confie-t-il. Je mets beaucoup de passion et d’énergie dans chacun de mes projets, qu’ils soient personnels ou professionnels. »
La ferronnerie d’art est un patrimoine, un héritage historique qui, contrairement à ce que l’on croit, ne tombera pas dans l’oubli. Régulièrement, Charly accueille et forme pour quelques semaines et même une année complète, des jeunes et des passionnés afin qu’ils puissent développer leurs activités de leur côté ou travailler ensemble par la suite. Ce savoir-faire ne disparaîtra pas de sitôt, Charly en est intimement convaincu. Cet art fascine toujours ! Travailler le métal c’est allier la force physique et l’esprit. Un forgeron doit connaître parfaitement son histoire de l’art afin de reconnaître les styles et époques des œuvres lors des projets de restauration du patrimoine. L’esprit créatif est aussi très présent pour créer, compléter ou terminer certains projets commandés.
Charly observe que ce métier est plus difficile qu’au XVIIIe siècle. Il faut travailler plus durement le fer qui possède un taux plus élevé en carbone ce qui accélère son altération. «A l’époque, les ferronneries recevaient des lingots de fer forgé, pur, et ils travaillaient directement dessus, rapporte-t-il. Aujourd’hui, ils commandent sur un carnet des sections toutes fabriquées, plus dur à modeler». Dans son atelier, Charly, lui, reste connecté avec l’Histoire à travers un matériau qu’il connaît sur le bout des doigts.
Par Denitsa Nikolova avec Clothilde Massé